jeudi 19 février 2009

M. Vargas-Llosa, dans Atmosphères, 09/2007



Le roman d’amour de l’année

Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas-Llosa, Gallimard, 405 p., 21 €.

Ce roman est celui d’une obsession. La plus belle des obsessions. Le destin de la femme « de bonne éducation » qui s’entichent du « bad boy » ? Déjà vu, déjà lu. Et bien pour une fois, ici, c’est l’inverse. Ricardo est le symbole du bon gars, et sur plus de 400 pages fougueuses et colorées, il pourchasse la « vilaine fille » qui lui colle au cœur. Impossible de l’oublier, cette intrigante qui traverse le monde et le temps, tour à tour adolescente insouciante à Lima, révolutionnaire bégueule à Cuba, femme de diplomate à Paris, objet sexuel d’un caïd de la mafia japonaise, et riche héritière dans le Londres décadent de la fin des années 70. Comme Ricardo, on se fait balader d’un contient à l’autre, d’une vie à l’autre, on court, retrouve sa belle aux ailes parfois un peu amochées, on la perd, la retrouve encore dans un tourbillon narratif qui fait l’effet d’un cocktail exotique très alcoolisé. A chaque retrouvaille, c’est une gorgée de plus dans les veines, avec les conséquences que l’on sait. Ce livre sent la folie, le mambo et la chaleur moite d’une nuit entière passée à danser. Et forcément, on le termine complètement saoul, sale, crevé. En clair, ce livre, c’est une bonne cuite, mais sans le mal de tête du lendemain. Ca vaut le coup non ?
Marine de Tilly.

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