jeudi 19 février 2009

I. Némirovsky, dans Atmosphères, 07/2007


Le coup de foudre stylistique de l’année

Chaleur du sang, Irène Némirovsky, Denoël, 155 p., 15 €.



Disons-le d’emblée : Chaleur de sang n’est pas le meilleur roman de Nemirovsky. Ce texte inédit qui refait surface près de soixante dix ans après son écriture évoque les conséquences désastreuse d’un adultère : Un vieil homme, Sylvio, observe sa vie s’écouler, avec la douce amertume de celui qui fut plein de fougue, il y a bien longtemps. Jusqu’ici, rien d’« extra » ordinaire. Pourquoi alors le roman figure-t-il dans ce classement ? Parce que Chaleur de sang à tout à voir avec Une suite Française, ce bijou de sensibilité. Parce que même si le fond manque un peu de curiosité ou d’originalité, chez Némirovsky, l’essentiel est ailleurs. Parce qu’ils sont rares, ces livres auxquels on pardonne tout, tant leur langue est poétique, l’analyse psychologique des personnages délicate, le ton juste.
Inutile de tourner autour du pot plus longtemps, le style de Némirovsky est tout simplement unique. Tout en préciosité, il est l'expression du talent dans sa forme la plus épurée. Des lignes blanches, nues, obsédées de simplicité, qui touchent en plein cœur. Chez elle, l’émotion, fragile, parfaitement ajustée, est chevillée à chaque page, à chaque phrase. En refermant ce livre, l’histoire des personnages n’existe plus. Mais l’écriture de Némirovsky, son humanité, et son universalité, si.

Marine de Tilly.

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